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tité, eu égard à la grandeur des produits ou des effets qui s’ensuivent ; proportion telle, que ces effets, quoiqu’assez communs, semblent quelquefois tenir du miracle ; les uns, à la première vue, d’autres même après l’examen le plus attentif. Les exemples de cette espèce sont assez rares, et la nature par elle-même ne les dispense qu’avec épargne. Mais nous ignorons ce qu’en ce genre elle pourroit faire, si elle étoit mieux approfondie, si l’on découvroit les formes essentielles, les gradations cachées, et les textures secrètes des différens corps ; et c’est une connoissance réservée aux siècles suivans. Or, ces effets magiques, autant du moins que nos connoissances actuelles nous permettent de le conjecturer, s’opèrent de trois manières : ou par la faculté qu’a telle ou telle substance de se multiplier elle-même, comme on en voit des exemples dans l’action du feu, dans celle des poisons réputés spécifiques, ainsi que dans les mouvemens communiqués et renforcés