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périence, il ne faut pas pour cela se rebuter, mais recourir à d’autres moyens ; car ce ne seroit pas peu gagner, que de pouvoir, par ces moyens violens, introduire dans les corps des natures (qualités) fixes et constantes. Par cette voie, l’on pourroit peut-être, à force de condenser l’air, le convertir en eau, et opérer une infinité de semblables transformations ; l’homme étant beaucoup plus maître des moyens violens, que de tous les autres.

Le troisième des sept genres de moyens dénombrés se rapporte au grand et double instrument, tant de l’art que de la nature ; je veux dire au chaud et au froid. Mais la puissance humaine semble être, à cet égard, tout-à-fait boiteuse, et avoir un pied beaucoup plus foible que l’autre. Car nous avons bien sous notre main la chaleur du feu artificiel, qui a infiniment plus de force et d’intensité que celle du soleil (considérée du moins dans l’état où elle nous parvient), et que celle des animaux. Mais nous n’avons d’autre