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thématique, d’égalité parfaite, même entre deux corps, à plus forte raison entre une multitude innombrable de corps ; telle que peut être celle des soleils semés dans l’espace.

3°. La loi le plus générale et la plus invariable que nous connoissions dans la nature, c’est la tendance perpétuelle et irrésistible du système entier, de toutes les parties de la matière à changer ; et si, à certains égards, elle est susceptible de constance à d’autres, elle varie sans cesse, sur-tout par rapport à la quantité de substance où d’action réunie dans chaque corps, grand ou petit. Si donc l’égalité de force ou d’action, que nous supposons entre ces soleils, avoit lieu un instant, elle ne pourroit subsister.

4°. Reste donc le troisième cas, Or, je dis que, si les forces que les soleils exercent les uns sur les autres, étoient attractives, l’équilibre une fois rompu, ces forces mêmes tendroient à le rompre, et le romproient en effet de plus en plus ; que la plus petite altération dans un seul de cette multitude innombrable de soleils, finiroit par rompre l’équilibre universel, et par replonger l’univers entier dans le chaos. En effet, pour peu qu’un seul de ces soleils éprouvât de diminution dans sa masse, soit par quelque explosion, ou par toute autre cause tendant à la diminuer, et à augmenter d’autant celle des soleils environ-