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se jeter dans un raisonnement fort composé ; il faudroit de plus attaquer, non pas le fond du système de Newton, qui est inébranlable, mais telle de ses parties, par exemple, la supposition du mouvement projectile, et par conséquent entrer dans des discussions qui excéderaient certainement les limites d’une note où d’un commentaire, et peut-être aussi celles de notre esprit. Il est plus difficile de raisonner beaucoup sur un tel sujet, sans se tromper, que de se taire ; et l’ignorance vaut mieux que l’erreur. Ainsi, nous nous bornerons pour le moment à un raisonnement extrêmement simple qui tend plus directement à notre but.

6°. Depuis deux où trois mille ans que les Asiatiques ou les Européens font des catalogues célestes, les étoiles se maintiennent toutes ou presque toutes dans des situations et à des distances respectives à peu près les mêmes. Or, je dis que, si tous ces soleils semés dans l’espace s’attiroient réciproquement, ils ne resteroient pas long-temps dans les mêmes situations et aux mêmes distances respectives ; car un certain nombre de corps ne peuvent rester long-temps dans les mêmes situations ; etc. que dans trois cas.

1°. Lorsque chacun de ces corps étant comme parfaitement isolé, il ne tend vers aucun autre Corps, et aucun autre corps n’agit sur lui. Comme alors chacun de ces corps n’est plus en prise à au-