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tivement *2. Le fluide électrique, disent quelques physiciens, traversant rapidement l’aiguille dans le sens de sa longueur, y produit une certaine disposition. Mais, peut-être aussi, la commotion y fait-elle passer et rester certain fluide ; par exemple, le fluide même qui l’occasionne. Lorsqu’ayant fait communiquer avec un conducteur chargé d’électricité, un corps an-électrique, et isolé, vous voyez le dernier attirer les corps légers, puis les repousser : si l’on vous demande quelle est la cause de ces phénomènes, vous répondez que c’est le fluide électrique, parce que vous voyez ce fluide passer du conducteur dans le corps isolé, pour peu qu’ils soient voisins l’un de autre, et sans se toucher. Eh bien ! lorsqu’ayant fait passer ce même fluide dans une aiguille de fer, vous voyez cette aiguille acquérir la polarité, pourquoi ne faites-vous pas la même réponse si clairement indiquée par le fait ? Toutes

 *2.  On auroit dû tenter aussi ces expériences sur d’autres métaux, et même sur des substances de toute espèce. Peut-être, à la fin, eût-on reconnu que la polarité et les autres propriétés magnétiques ne sont point particulières à l’aimant et au fer aimanté : mais le simple effet d’une certaine disposition particulière, dont beaucoup d’autres substances sont susceptibles ; ou d’un certain fluide qui peut la donner à tous, ou à presque tous les corps, en s’accumulant dans leur intérieur.