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Par exemple, on sent aisément que l’air, les esprits, et autres semblables substances, qui, dans leur totalité, sont très ténues et très subtiles, sont, par cela même, invisibles et impalpables. Ainsi, dans les recherches qui ont pour objet les substances de cette espèce, on ne peut absolument se passer de substitutions.

Soit donc la nature en question, l’esprit renfermé dans les corps tangibles. Car tous les corps tangibles que nous connoissons, renferment un esprit invisible et impalpable, auquel ils servent d’enveloppe et comme de vêtement, d’où résultent trois genres ou modes d’action, qui sont la triple source des puissans effets de l’esprit sur le corps tangible. Lorsque cet esprit, renfermé dans le corps tangible, s’exhale, il contracte ce corps et le dessèche : s’il y est détenu, il l’amollit ou le liquéfie : enfin, n’est-il ni tout-à-fait émis, ni tout-à-fait détenu ; alors il figure, il forme des membres, il assimile, il évacue, il or-