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force ne pouvant résider dans le néant, et rester, pour ainsi dire, en l’air, elle réside sans doute dans un fluide assez subtil, pour pénétrer aisément dans les vaisseaux les plus étroits, fuide qui est en même temps très expansile et très expansif, c’est-à-dire, qui a la propriété de se dilater lui-même, et de dilater les corps qui en sont pénétrés. Or, si telle est la propriété de ce fluide, il n’est pas fort étonnant qu’il tienne écartées les unes des autres les parties homogènes de notre sang ; qu’en empêchant ainsi les parties de chaque espèce de se réunir à celles de même espèce, et en les forçant à se mêler ou à rester mêlées avec celles d’espèce différente, il empêche, par cela même, la décomposition du tout. Dès-lors, il n’y

vaisseaux où la pression est moindre. Or, comment une force expansive pourroit-elle contracter ces fibres ? Je réponds que la force expansive détermine ou favorise l’expulsion de différentes manières : savoir, en relâchant la fibre, en rendant plus fréquentes les oscillations des émonctoires, en dilatant leurs orifices extérieurs, en dilatant toute la masse des humeurs, en les rendant plus fluides, etc. Au lieu que la force qui contracte excessivement, ferme ou rétrécit les orifices extérieurs de ces vaisseaux, coagule les fluides, diminue leur volume, etc. Mais l’on conçoit aisément que chacun de ces deux effets opposée n’a lieu qu’entre certaines limites ; qu’il est un degré de contraction qui favorise l’expulsion, et un degré d’expansion qui l’empêche.