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entièrement, ils ne causent aucun retardement. Voici ce qu’il falloit dite pour s’exprimer avec plus d’exactitude, et donner un sens à ce passage. Si la lumière employoit un temps notable à venir de la région des nuages jusqu’à mon œil (par exemple, cinq minutes), et qu’au moment où les rayons d’une étoile, supposons sirius, traverseroient cette région, un petit nuage passât entre ces rayons et mon œil, cinq minutes après, quoiqu’il n’y eût plus alors de nuage entre sirius et mon œil, je cesserois de voir cette étoile ; parce que cet instant-là seroit celui où les rayons seroient parvenus à mon œil, s’ils n’eussent pas été interceptés cinq minutes auparavant. Et il arriveroit souvent que, par un temps fort serein, où il n’y auroit que quelques nuages semblables, et fort éloignés les uns des autres, l’on verroit certaines étoiles disparoître tout à coup ; quoiqu’il n’y eût actuellement aucun nuage entre ces étoiles et le spectateur. Or, cela n’arrive jamais. Ainsi, le temps que la lumière emploie à venir de la région des nuages jusqu’à nous, est tout-à-fait insensible.

(d) On y réussit moins par un coup très fort, que par un coup vif et sec. Ceci est manifestement contraire à l’expérience. Si, au jeu de mail, vous donnez un coup sec à la boule, vous ne la chassez pas aussi loin que si vous prolongez un