Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/136

Cette page n’a pas encore été corrigée

stance, en excluant et chassant, pour ainsi dire, celle avec laquelle il s’étoit d’abord uni[1]. Et ce n’est pas seulement dans

  1. C’est ce qui se prouve aisément par l’exemple collectif de tous les précipités chymiques ; et ce passage pourroit bien être le germe de tout ce que nos chymistes ont avancé depuis sur les affinités et les combinaisons qui en résultent. En le traduisant, il me semble que j’assiste au cours de Macquer, de Rouelle, de Bucquet, etc. Mais, d’ailleurs, ils ont pu être conduits, comme notre auteur, à la découverte de ce méchanisme, par des comparaisons du physique au moral, Lorsque deux hommes étant unis par des convenances réciproques, mais un peu foibles, il en survient un troisième qui a plus d’affinité avec l’un des deux qu’avec l’autre, et qu’ils n’en ont entr’eux, il se fait alors une sorte de précipité moral ; le nouveau venu délogeant l’un des anciens, et s’unissant avec l’autre, il se forme une nouvelle combinaison. C’est ainsi que s’assemblent et se désassemblent, pour se rassembler encore, les atomes, les individus, les composés, les planètes, les mondes. Voici quelle est la source de toutes ces analogies et des métaphores qu’elles fournissent à l’auteur. Ce que l’attraction et la répulsion sont dans le monde physique, l’amour et la haine le sont dans le