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venir à son premier état, à moins qu’on ne l’y invite en le refroidissant ; ce qui, à proprement parler, n’est pas un retour, mais une vraie, une seconde transformation en sens contraire de la première. De même, lorsque l’eau est resserrée et contractée par voie de compression, elle regimbe et veut redevenir ce qu’elle étoit ; c’est-à-dire, se dilater et devenir plus rare[1]. Mais survient-il un froid intense et continu, alors elle se condense spontanément et se change volontiers en glace. Que si ce froid est tout-à-fait continu et n’est interrompu par aucun attiédissement (condition qui a lieu dans les cavernes un peu profondes), elle se convertit en crystal et ne revient plus à son premier état[2].

  1. À la vue d’un pareil style, je regimbe moi-même, et voudrois redevenir ce que j’étais ; c’est-à-dire, d’écrivain esclave des pensées d’autrui, écrivain libre de mes propres pensées. J’invite le lecteur à ne pas imputer au laquais la sottise du maître.
  2. Quelques physiciens ont adopté cette opinion, qui paroît assez fondée. Je me suis assuré,