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chasser fort loin un corps, on y réussit moins par un coup fort que par un coup vif et sec (d) ; sans quoi, comment se pourroit-il qu’une si petite quantité d’esprit dans les animaux, sur-tout dans des animaux aussi gros que le sont la baleine ou l’éléphant, fût suffisante pour mouvoir et gouverner une si grande masse corporelle, si ce n’étoit la vitesse prodigieuse des mouvemens de l’esprit, et la lenteur de cette masse corporelle à résister (e) ?

Enfin, le principe dont il est question ici, est un des principaux fondemens des expériences de la magie, dont nous parlerons ci-après ; expériences où une très petite masse en surmonte une fort grande et la maîtrise ; c’est-à-dire, qu’il faut faire en sorte que de deux mouvemens, l’un, par la grande supériorité de sa vitesse, prévienne l’autre, et s’achève avant que cet autre commence.

Enfin, la considération de ce qui précède ou suit, de ce qui est premier ou dernier, n’est pas non plus à négliger.