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les mains dans la flamme, sans se brûler ; que les faiseurs de tours, à l’aide de certains mouvemens, prestes et précis, renversent et relèvent un vase rempli de vin ou d’eau, et lui font faire le tour entier, sans répandre la liqueur[1]. Il n’est pas jusqu’aux compressions et aux dilatations, ou aux éruptions des corps, qui ne s’opèrent, les unes plus vite, les autres plus lentement, selon la nature du mouvement et du corps mu, mais toujours dans des espaces de temps dé-

  1. La véritable cause ici est bien la vitesse avec laquelle ils tournent ce vaisseau ; mais ce n’est pas seulement en tant que ce vaisseau, après avoir été retourné, revient à la situation droite, avant que la liqueur ait eu le temps de tomber ; c’est sur-tout lorsque le mouvement est fort vif, parce qu’en vertu de la force centrifuge, produite par ce mouvement, la liqueur tendant successivement à s’échapper par les tangentes aux différens points du cercle qu’elle décrit, elle presse ainsi le fond du vaisseau. Et comme, dans les instans où ce vaisseau est renversé, la force centrifuge est plus grande que la force de pesanteur, l’effet de la première l’emportant, la liqueur ne doit pas tomber.