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corps, soit solides, soit fluides : or, de tels vuides ne faciliteroient point du tout le mouvement, car ils seroient trop petits pour livrer passage à aucun élément ; et d’ailleurs ces élémens, sans se toucher dans tous les points de leurs surfaces, se toucheroient assez pour être dans l’impossibilité de se mouvoir.

Ainsi ; de quelque côté qu’on se tourne dans cette question, on est mené à quelque absurdité : en voici une troisième, d’où il résultera peut-être une grande vérité, car les contraires se montrent réciproquement.

On peut, sur ce même sujet, nous faire cette question : en supposant qu’il y ait du vuide dans l’univers, peut-on dire que le vuide existe ? est-ce quelque chose de réel ? Je l’ignore, répondrai-je, et c’est ce qu’il faut chercher. D’abord, qu’est-ce que le vuide ? Il me semble que c’est précisément ce qu’on trouve il n’y a rien du tout. Or, que trouve-t-on il n’y a rien du tout ? Un simple vuide, un espace désigné par cette particule . Et ce n’est pas au hazard que je dis indifféremment un espace où un vuide ; car, lorsqu’un espace est occupé par un corps, ce n’est pas ce corps qui est l’espace ; mais bien le vuide qu’il a rempli, et qui resteroit s’il en étoit ôté.

Or, la portion de l’espace qu’occupe le soleil est très différente de celle qu’occupe le globe terres-