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le fluide qui les tient écartées et le chassant au dehors, rend ainsi possible, et ce rapprochement, et la contraction qui en est la conséquence ? À La bonne heure : mais vous, qui supposez que tout est plein, au dehors de chaque corps comme au dedans, ce fluide que vous tirez de son intérieur ; où le logerez-vous ? Je le logerai, répondez-vous ; dans le vuide même qu’auront fait les parties solides, en se rapprochant. Mais, répliquerai-je, ce vuide n’est possible qu’autant que les parties solides se rapprochent ; rapprochement qui dépend lui-même de la sortie du fluide, lequel se trouvant en dedans, n’a pas le champ libre. Il y a donc ici un cercle vicieux.

Et si nous considérons de plus que la force contractive qui agit sur un corps solide, doit agir aussi sur le fluide que vqus y supposez, et qu’en diminuant aussi son volume, elle tend plutôt à le faire rester dans ce corps, qu’à l’en faire sortir ; d’abord en vertu de cette contraction qu’il éprouve lui-même, puis en vertu de celle qu’éprouvent aussi les fluides qui environnent Le corps solide, et qui tend à resserrer ce fluide ; si nous considérons tout cela, l’objection acquiert une nouvelle force. Ainsi, dans l’hypothèse du plein absolu, les corps ne pourroient se contracter.

Si nous passons à la dilatation, nous rencontrons d’aussi grandes et même de plus grandes difficultés,