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Il seroit également inutile de supposer que l’atome A fait une révolution sur lui-même ; hypothèse qui seroit sujette aux mêmes difficultés que les précédentes, et à de plus grandes encore, comme on peut s’en assurer, en y appliquant les mêmes principes et les mèmes raisonnemens.

Ainsi, dans toutes les suppositions possibles, le système du plein absolu est insoutenable.

Mais d’ailleurs, en abandonnant toutes ces suppositions, et nous en tenant au réel, ne voyons-nous pas, chaque jour, tous les corps se dilater et se contracter alternativement par l’action alternative de la force expansive de la matière solaire, qui écarte les unes des autres les petites parties de ces corps, combinée avec celle de la force attractive inhérente à toutes les parties de la matière inerte, qui les ramène le soir au point d’où l’autre les avoit tirées le matin, en les éloignant du centre. Or, je dis que, dans l’hypothèse du plein absolu, ou, ce qui est la même chose, de la parfaite contiguïté de toutes les parties de la matière, la contraction et la dilatation sont également impossibles.

Car, en premier lieu, un corps ne peut se contracter, si ses petites parties ne se rapprochent les unes des autres. Mais vous, qui supposez qu’elles ne laissent entr’elles aucun vuide, vous supposez par cela même qu’elles se touchent déjà dans tous les points de leurs surfaces, comment donc pour-