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cée par cet astre, avec une force immense, dans tous les points de son tourbillon, et selon tous les rayons de sa sphère d’activité ; qu’une portion de cette matière, pénétrant dans l’intérieur des composés, à la faveur de leurs pores qu’elle agrandit elle-même, s’y trouve ensuite emprisonnée et comme enchâssée entre leurs parties solides, lorsque le froid ou quelque autre cause vient à les rapprocher, et jusqu’à ce que l’action du soleil ou du feu artificiel ; ou, etc. écartant de nouveau ces parties et leur donnant plus de jeu, permette ainsi à cette matière d’exercer de nouveau son action, d’organiser ces corps s’ils sont susceptibles d’organisasation, de les dissoudre si la cohérence de leurs parties est faible etc. etc. Cependant, comme cette seconde conjecture ne porte pas sur un fondement aussi solide que la première, nous la prendrons pour ce quelle est, et nous l’abandonnerons volontiers.

(h) Nous n’irons pas pour cela nous perdre dans des atomes, dont l’existence suppose le vuide, et une matière invariable, deux hypothèses absolument fausses. Il est pourtant impossible, en physique, d’éviter entièrement cette hypothèse du vuide. Car, si l’on suppose, avec Descartes, le plein universel et absolu, de deux choses l’une : ou tout mouvement sera impossible, ou le moindre atome qui se déplacera d’un cent millième de ligne, ébran-