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notre temps, où ce que quelques-uns d’entr’eux nomment l’esprit, ou l’agent universel des alchymistes, on celui de Comus, ou l’acide ignée de Sage, ou le char des Pythagoriciens (substance moyenne entre le corps et l’esprit, et destinée à transmettre l’action de l’un à l’autre), on l’archée de Van-helmont, ou les esprits animaux, ou le fluide nerveux, ou le fluide magnétique des physiciens des derniers siècles, ou celui de Mesmer, où le calorique de Crawford, où le feu lui-même, tel que le conçoit le vulgaire ; où enfin, je ne dirai pas une autre chose, mais un autre mot qu’on emploie pour désigner une seule et même chose ; savoir : un corps très fluide, très subtil, très mobile, répandu par-tout, à l’intérieur des corps comme à l’extérieur, et dans une perpétuelle activité ; hypothèse que tout physicien, qui ne veut pas que des êtres immatériels soient le principe du mouvement des êtres matériels, est forcé d’adopter ; car il n’est point de milieu. Quoi qu’il en soit, sans admettre ni rejeter les hypothèses de cette multitude de systématiques de toute couleur, dont la plupart, au lieu de commencer par établir solidement les suppositions auxquelles ils ont recours pour expliquer les phénomènes, emploient ces explications mêmes à établir ces suppositions, osons, à notre tour, hazarder une conjecture, un peu hardie sans doute, mais appuyée sur une supposition qui n’est rien