Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/47

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ceux d’entre nos lecteurs qui auront lu avec un peu d’attention des cahiers de philosophie scholastique, ou la logique d’Aristote, dont ils ne sont qu’un extrait, verront, au premier coup d’œil, que Bacon ne fait, dans cet aphorisme, qu’indiquer assez obscurément ce qui est très clairement exprimé dans ces cahiers ou dans cette logique, qu’il suppose assez connus, et auxquels il renvoie tacitement. Ils reconnoîtront d’abord qu’il ne s’agit ici, comme nous le disions dans la méchanique morale, que des conditions que doit réunir une bonne définition. Ces conditions, outre la clarté et la précision, sont que ce qu’on donne pour la définition d’un genre, par exemple, doit se trouver dans tout ce genre (c’est-à-dire, dans toutes ses espèces sans exception), dans ce seul genre, et s’y trouver toujours. Or, c’est à peu près ce que dit ici Bacon. Mais ce passage, qui nous arrête, exige encore deux explications, dont l’une regarde la pratique, et l’autre, la théorie.

À quoi bon, nous dira-t-on, toutes ces idées subtiles, obscures même, et sur-tout ce jargon ? Je passe condamnation sur le jargon ; puisqu’il déplait, et quoiqu’ici il ne s’agisse pas de plaire ; cependant il me paroît très commode ; il abrège l’expression ; c’est une espèce d’algèbre que ne méprisoit pas le grand Leibnitz, qui avoit sans doute ses raisons pour en faire encore usage, quoique de son temps il fût passé de mode.