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et arriver plus sûrement à son but, on feint de se soucier peu de ce qu’on désire le plus vivement, et où les motifs réels sont presque toujours opposés aux motifs apparens. Non-seulement nous ne devons pas être étonnés que les animaux raisonnent ; mais ce qui seroit vraiment étonnant, ce seroit qu’étant organisés, vivant, engendrant et mourant à peu près comme nous, ils ne raisonnassent pas.

(i) Ce n’est pas sans peine qu’on les trouve, etc. Voyez tout l’alinéa, Ces exemples de la croix, auxquels il paroit attacher tant de prix, et qu’il semble donner pour une découverte, ne sont autre chose que des raisonnemens disjonctifs, ou seuls, ou combinés avec des dilemmes. Un effet étant proposé à expliquer, on commence par faire l’énumération des différentes causes qui, à la première vue, paroissent suffisantes pour le produire ; puis ; à l’aide d’un ou de plusieurs dilemmes, on exclut une ou plusieurs de ces causes ; enfin, on conclut en attribuant l’effet en question à la cause ou aux causes restantes. Mais, au lieu de définir et d’expliquer ces deux firmes élémentaires de raisonnement, et leur combinaison, ce qui nous jeteroit dans des détails aussi longs qu’ennuyeux, nous nous contenterons, pour en donner quelque idée, d’en présenter ici la formule générale, ou le moule commun.