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des gens de la maisott, je leur racontai ce qui étoit arrivé : ils me dirent que ce devoit être le chat ; que, lorsqu’il vouloit entrer, il sautoit après une corde qui pendoit au loquet de la porte, la saisissoit avec ses dents, et, à l’aide de son poids, levoit le loquet. Les jours suivans, je fus plusieurs fois témoin de ce manège. Qu’auroient fait de plus les enfans pour qui l’on avoit mis cette corde, qui fut ensuite à l’usage du chat ? Il paroît que cet animal, en jouant avec la corde dans les momens où le vent la faisoit aller et venir, se sera aperçu plusieurs fois que, lorsqu’il la tiroit, la porte s’ouvroit, et se sera fait, de cette observation, une sorte d’expérience dont il aura profité, comme nous l’eussions fait nous-mêmes, si, avec une raison telle que la nôtre, nous eussions eu des organes semblables aux siens. J’ai vu aussi tel chien de la plus grande espèce qui ouvroit une porte en posant ses pattes sur le loquet ; et comme c’étoit en lui une habitude, j’ai lieu de croire que ce mouvement, il le faisoit à dessein. Quand vous jouez avec un chat, si vous mettez plusieurs fois sa prestesse en défaut en retirant brusquement le jouet qu’il veut saisir, il s’éloigne de vous en feitrtant de ne plus penser à son objet ; puis, au moment où vous paroisses ne plus penser à lui, il se retourne et saute dessus. Cela ressemble à toute la vie humaine, où, pour éviter toute opposition