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mal, non-seulement de tels résultats n’auroient rien de fort étrange ; mais on peut dire même que les faits de cette nature auroient été annoncés par les faits connus, et qu’ils ne sembleroient incroyables qu’à ceux qui nient sous un nom, ce qu’ils affirment sous un autre nom, rejetant quelquefois la conséquence la plus immédiate du principe même qu’ils viennent de poser. Conclurons-nous de là qu’un corps animé peut exercer ce genre d’action à la distance de plusieurs lieues, où même à celle de plusieurs toises ? Non, sans doute ; ce seroit passer d’une conjecture assez probable à une supposition, je ne dis pas seulement gratuite, mais même très hardie ; et il faudroit des faits bien constatés et bien multipliés, pour en faire une vérité reconnue. Nous côtoyons des opinions très superstitieuses, et nous ne saurions marcher avec trop de circonspection. Le plus sûr est de n’adopter ni l’affirmative, ni la négative, et de suspendre son jugement jusqu’à un plus ample informé. Quant à ces observations, ou à ces expériences dont nous parlions plus haut, et qui prouvent directement l’identité du fluide électrique et du fluide nerveux, en voici une qui en vaut mille. Le lecteur sait que, si l’on coupe ou lie fortement un nerf, le mouvement cesse dans toutes les parties de l’animal situées au dessous de la section ou de la ligature, dans lesquelles passe ce nerf : eh bien ! des expé-