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sens contraire, une telle assertion ne semblerait pas étrange ; ce ne serait même, pour la plupart des médecins, qu’une redite. Cela posé, je demande s’il est probable que ce fluide, qui se porte du centre à la circonférence avec la rapidité de l’éclair, s’arrête précisément à la peau qui est un crible. Il y a toute apparence qu’il passe au-delà, et qu’il forme autour du corps animé une atmosphère à peu près semblable à celle que le fluide électrique forme autour d’un corps actuellement électrisé ; et dès-lors il ne seroit pas impossible que, dans les petites distances, le fluide animal qui jaillit d’un corps vivant et très énergique agit soit par attraction, par répulsion, ou même par simple impulsion, sur un fluide semblable lancé par un autre corps animé, et que cette action réciproque des deux fluides se fit sentir aux deux individus dont ils seroient émanés. En un mot, si, par les anciennes observations qui prouvent la forte analogie du fluide électrique avec le fluide nerveux, par les nouvelles observations qui prouvent leur identité, et d’autres observations encore plus directes il étoit enfin démontré qu’un animal peut, à de fort petites distances, agir sur un autre animal, par une cause tout-à-fait indépendante des moyens ordinaires d’action réciproque ; et qu’il y a, comme le disent ces écrivains dont parle ici Bacon, transmission d’esprit animal à esprit ani-