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il se pourroit que toutes les espèces fussent sorties d’une seule, et cette espèce toute entière, d’un seul individu qui s’ébranchoit, pour ainsi dire, par degrés, et de manière que les êtres issus de lui, se ressemblant de moins en moins les uns aux autres, et différant aussi de plus en plus du moule primitif, finirent par différer autant les uns des autres, et de cet individu qui étoit la souche commune, que la racine, la tige, les branches, les feuilles, les fleurs et les fruits d’un arbre, diffèrent les uns des autres et de cette semence dont tous sont sortis. Depuis que cette note est écrite, le citoyen Berthier (conservateur de la bibliothèque de Semur, qui, avec les citoyens Raymond (père et fils), à bien voulu nous aider à revoir la plus grande partie de cette traduction), nous ayant procuré l’ouvrage de Diderot, qui porte pour titre, de l’interprétation de La nature, et qui n’est qu’une dérivation du Novum Organum, nous y avons trouvé une conjecture fort analogue à celle-ci, mais appuyée sur un autre fondement. Le lecteur pourra choisir entre les deux raisonnemens, ou, ce qui vaudroit mieux, les réunir ; car, n’ayant rien d’opposé ; ils peuvent fort bien subsister ensemble.

(e) Sur la transmission, qui n’a pas moins lieu d’esprit à esprit que de corps à corps. Il faut entendre ici par esprit, les esprits animaux, le fluide nerveux, ou toute autre matière qu’on voudra,