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contigus, qui la reçoivent et la transmettent successivement, et que, durant tout ce temps-là, elle ne subsiste que dans le milieu même ; ou, s’il n’y a ici autre chose que les deux corps, la vertu et l’espace. Or, dans l’action des rayons lumineux où sonores, dans celle de la chaleur et d’autres natures qui se portent à distance, il est probable que les corps intermédiaires sont disposés, modifiés d’une manière analogue à cette action qu’ils transmettent ; et cela d’autant plus, qu’il faut que le milieu, qui sert de véhicule à ces actions, ait certaines qualités. Mais la vertu magnétique se transmet à travers toutes sortes de milieux indifféremment ; et il n’en est aucun qui l’intercepte. Or, si cette vertu ou action n’a rien à démêler avec le milieu, il s’en suit qu’il est une vertu ou action qui, durant un certain temps et dans un certain espace, peut subsister sans corps, attendu qu’alors elle ne subsiste ni dans les deux termes extrêmes de l’action, ni dans le milieu. Ainsi, l’on peut regarder l’ac-