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telle autre. Leur destination est de déceler les fausses formes, de détruire les conjectures hazardées sur ce sujet, et de dissiper les illusions que font naître les choses trop familières ; ils sont comme le lest de l’entendement.

Par exemple, soient les natures en question, ces quatre natures que Télèse veut qu’on regarde comme inséparables, et comme étant, pour ainsi dire, de la même chambrée ; je veux dire, la chaleur, la lumière, la ténuité et la mobilité. On trouve plusieurs exemples de divorce entre ces quatre natures. Par exemple, l’air est ténu et fort mobile, sans être ni chaud, ni lumineux. La lune est lumineuse, sans être chaude ; l’eau bouillante est chaude, et n’est pas lumineuse ; une aiguille de fer, quoique très légère et très mobile sur son pivot, n’est pourtant qu’un corps froid, dense et opaque ; et ainsi des autres.

De même, soient les natures en question, la nature corporelle et l’action naturelle. Il semble que nous ne connois-