Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/38

Cette page n’a pas encore été corrigée

ses) ; mais notre marche ne nous conduira qu’aux particules véritables de la matière et telles que nous les trouvons dans la nature. Il ne faut pas non plus se laisser trop aisément rebuter par les difficultés d’une analyse si délicate et si détaillée ; mais au contraire, se bien persuader que plus, dans ce genre d’étude, on tourne son attention vers les natures simples, plus aussi tout s’éclaircit et s’aplanit, puisqu’alors on passe du composé au simple, de l’incommensurable[1] au commensurable, des raisons sourdes aux raisons déterminables, des notions vagues et indéfinies aux notions définies ; comme on éprouve plus de facilité lorsqu’en apprenant à lire, on épelle, ou lorsqu’en étudiant un concerto, on le décompose en

  1. Deux quantités incommensurables sont deux quantités dont le rapport n’est pas déterminable en nombres, et une raison sourde est ce rapport même indéterminable dont nous parlons ; telle est celle de la circonférence du cercle à son rayon, et de la diagonale du quarré à son côté.