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prit crud[1], lequel fuit avec rapidité le feu[2] dont il est environné, et s’en échappe comme d’une prison. Or, l’é-

    fortement chauffé, à se dilater ; puis celle des substances grasses inflammables et des substances aqueuses où non inflammables, à se fuir réciproquement, ou du moins à ne se point mêler ensemble. Cette explosion de la poudre, comme on l’a vu dans une des notes précédentes, paroît n’être qu’une décrépitation plus soudaine, plus complète, du salpêtre ou nitre, et rendue telle par le mélange du soufre et du charbon incorporés avec ce sel.

  1. Il comprend sous cette dénomination toutes les substances aériformes de nature analogue à celle de l’eau, et opposée à celle des substances inflammables.
  2. Cette explication, qui est la sienne, comme on le verra plus bas, est d’autant plus mauvaise, qu’il ne regarde pas le feu comme une certaine espèce de substance, mais comme une certaine espèce de mouvement. Ainsi, c’est comme s’il disait que l’esprit crud tend à fuir un mouvement dans lequel il est emprisonné. La belle explication ! Pour former un philosophe complet, il faudroit deux philosophes réunis : un Bacon, pour apercevoir ; et un Newton, pour raisonner.