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cause l’air déférent (qui sert de véhicule), et qui se ramasse derrière le corps lancé, à peu près comme le fait l’eau d’un fleuve à l’égard d’un bateau, et le vent à l’égard des pailles et autres corps légers : ou l’on peut dire que les parties du corps pressé ou choqué, ne pouvant soutenir l’impression du corps pressant ou choquant, se portent en avant pour s’en délivrer. Le premier de ces deux sentimens est celui de Fracastorius, et de tous ceux qui ont porté dans cette recherche un peu de pénétration et de sagacité. Nul doute que l’air ne joue ici quelque rôle ; mais l’autre mouvement nous paroît avoir plus d’influence et de réalité, comme le prouvent une infinité d’expériences. Entr’autres faits relatifs à cette question, en voici un qui suffit pour la décider. Si, tenant entre le pouce et l’index, une lame ou un fil de fer un peu roide et élastique, ou même un simple tuyau de plume divisé par la moitié (longitudinalement), on l’abandonne à lui-même, il saute et