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lune[1] ; et supposons qu’il s’agisse de savoir si la lune est une substance ténue et analogue à celle de la flamme ou de l’air[2], comme l’ont pensé un assez grand nombre de philosophes anciens ; ou si c’est un corps dense et solide, comme le pensent Gilbert et plusieurs modernes, d’accord sur ce point avec quelques anciens[3]. La principale

  1. Pour bien rendre son idée, il faudroit pouvoir dire, la corporéité ; mais là tyrannie de l’usage s’y oppose.
  2. La solution de ce problème est si facile, qu’il en devient ridicule ; car n’est-il pas clair que, si la lune étoit une substance liquide ou aériforme, elle ne pourroit avoir un cours aussi régulier, ni subsister si long-temps, en conservant la même figure ?
  3. Il paroît que Bacon n’avoit jamais considéré cette planète, à l’aide d’une lunette astronomique ; autrement, il auroit vu que ses taches sont fixes ; ce qui prouve suffisamment sa solidité ; les lunettes de ce genre, quoique déjà inventées, ne devoient pas encore être fort communes en Angleterre. Mais au fond, ces instrumens n’étoient pas