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magnétique[1] ; proportion toutefois qui n’a lieu que jusqu’à une certaine distance. En sorte que si des corps se trouvoient placés à une telle distance de notre globe, que sa force attractive cessât d’agir sur eux, ils demeureroient suspendus comme la terre elle-même, et cesseroient de tomber vers elle.

Nous aurons donc, sur ce sujet, cet exemple de la croix. Prenez deux hor-

  1. Notre auteur côtoie ici le système de Newton, en profitant des vues du médecin Gilbert qui lui sert de guide ; il ne falloit plus qu’un peu de mathématiques pour déterminer cette loi avec plus de précision, et pour la compléter, en y ajoutant la considération des masses ; car la véritable loi démontrée par Newton est celle-ci : les forces avec lesquelles agissent l’un sur l’autre deux corps qui s’attirent réciproquement, sont en raison composée de la directe des masses et de l’inverse des quarrés des distances. C’est l’observation combinée avec le raisonnement et le calcul ; qui a conduit à ce beau résultat ; mais notre auteur qui, en philosophant sur ce sujet, déroge à ses propres règles et donne tout à la méditation, n’avoit guère observé que le ciel de son lit.