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ceux de la Floride et de l’Espagne), il y a reflux à la côte du Pérou et sur toute cette partie des côtes de la Chine qui borde la mer du Sud, alors, sans contredit, en vertu de cet exemple décisif, il faut rejeter tout-à-fait cette supposition, que le flux et le reflux de la mer ont pour cause le mouvement progressif. Car il ne reste plus d’autre mer, d’autre bassin, où le mouvement rétrograde, le reflux, puisse avoir lieu dans le même temps. Or, c’est ce dont il seroit aisé de s’assurer, en s’informant des habitans de Panama et de ceux de Lima, contrée où les deux mers ; savoir : la mer atlantique et la mer du Sud, ne sont séparées que par un isthme fort étroit ; en s’informant, dis-je, si le flux et le reflux ont lieu dans le même temps sur les deux rivages opposés de cet isthme, ou si c’est le contraire qui a lieu. Mais cette décision, au fond, n’est certaine qu’en supposant que la terre soit immobile, Si, au contraire, il est vrai que la terre tourne, il se peut que les