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On pourroit encore regarder comme un exemple d’alliance, le flux et le reflux de la mer ; si, d’après les observations, l’on trouvoit que les eaux elles-mêmes ont, d’orient en accident, un mouvement circulaire, mais lent et pres-

    rient en occident, avec ces modifications ; que, dans la partie septentrionale du globe, il varie depuis l’est jusqu’au nord-est, et que, dans la partie méridionale, il varie depuis l’est jusqu’au sud-est : mais ce vent alisé ne prouve ni le mouvement diurne de la terre ; ni celui du soleil seul, ni enfin celui de toute la sphère céleste ; il prouve seulement que l’un de ces trois mouvemens a lieu. Car, pour produire un vent de cette espèce, il suffit que le soleil corresponde successivement à différens points de la surface du globe, situés à peu près d’orient en occident, et qu’il produise, par la dilatation qu’il occasionne dans l’athmosphère, une sorte de vuide commencé, qui se porte, comme cet astre, d’orient en occident ; car alors l’air que le soleil a laissé derrière lui, c’est-à dire l’air plus oriental, tendant, en vertu de sa pesanteur et de son ressort, à remplir ce vuide, se portera aussi dans cette direction et produira un vent perpétuel d’orient en occident.