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leur, telle du moins que l’air nous l’apporte, est beaucoup plus humide. En troisième lieu (ce qui est le point le plus essentiel), la chaleur du soleil est extrêmement inégale ; elle va tantôt s’approchant et augmentant, tantôt s’éloignant et diminuant ; variation qui est une des plus puissantes causes de la génération des corps. Car ce n’est pas sans fondement qu’Aristote prétend que la principale cause de ces générations et de ces corruptions que nous voyons à la surface de la terre, est la route oblique que parcourt le soleil dans le zodiaque ; obliquité qui, en partie par la succession alternative du jour et de la nuit, en partie par celle de l’été et de l’hiver, rend cette chaleur extrêmement inégale. Mais cette remarque si juste, le tranchant personnage ne manque pas de lui ôter aussi-tôt tout son prix. Car se constituant, à son ordinaire, l’arbitre de la nature, il assigne magistralement, pour cause de la génération, l’approche du soleil ; et son éloignement, pour cause