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contrées plus méridionales du même continent, lesquelles s’étendent aussi et s’allongent jusqu’au détroit de Magellan ; car, sur ces deux continens, on voit des isthmes et des promontoires tous semblables ; ce qui ne sera pas arrivé par hazard, et doit être l’effet d’une cause commune.

Il en est de même du nouveau monde et de l’ancien, comparés ensemble, selon leur totalité ; car tous deux sont fort larges vers le nord, et fort étendus de l’est à l’ouest, mais, au contraire, tous deux fort étroits, et d’une figure qui va en s’aiguisant de plus en plus vers le midi[1].

  1. L’océan méridional, après s’être porté dans le vaste bassin de la mer atlantique, ou plutôt après l’avoir formé, a dû, par sa pression latérale, combinée avec l’action des vents et des marées, aiguiser de plus en plus les deux caps, et ronger latéralement les deux continens, jusqu’à ce que, rencontrant le roc, il ne pût désormais dégrader que fort lentement. Et cela, il l’a dû faire, par la même raison que, par-tout ailleurs, l’eau aigui-