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tion, dont l’une est intérieure, et l’autre extérieure. La chaleur qui a plus de force et d’intensité dans le sexe masculin, poussant au dehors les parties génitales ; au lieu que, dans les femelles, où la chaleur est trop foible pour produire un semblable effet, ces parties restent en dedans[1].

  1. C’étoit d’après un songe aussi creux que celui-ci, que certains moines physiciens des derniers siècles prétendoient que la femme n’est que l’ébauche d’un homme, que la nature a bien pu commencer, mais que, faute de chaleur, elle n’a pu achever ; en un mot, une sorte d’homme manqué ou retourné. D’autres ont prétendu qu’au temps où l’espèce étoit dans toute sa vigueur, chaque individu étoit hermaphrodite, et que, portant en lui seul les deux sexes, il pouvoit se féconder lui-même ; mais que depuis, l’espèce étant venue à dégénérer, chaque individu ne naissoit plus qu’avec la moitié de son être, et vivoit dans la perpétuelle nécessité de chercher son autre moitié pour s’y rejoindre et se compléter ; c’est-à-dire, en empruntant le langage des géomètres, que l’homme et la femme sont complémens, ou, si l’on vent, supplémens l’un de l’autre. Descartes lui-