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nit une infinité d’applications, découle naturellement et se forme cet axiome : que les organes des sens et les corps qui occasionnent des réflexions vers les sens, sont de nature analogue[1]. De plus,

  1. Les vues de notre auteur n’ont point ici leur justesse et leur solidité ordinaires. Combien ces deux analogies, par lesquelles il se laisse éblouir, sont foibles et superficielles ! Car, au premier coup d’œil, on aperçoit deux différences radicales. D’abord, les rayons de lumière sont réfléchis par les miroirs et n’y entrent pas ; au contraire, ils sont réfractés par les trois humeurs de l’œil, ils les traversent. De même les rayons sonores sont réfléchis par les lieux qui forment des échos ; au lieu qu’ils entrent dans l’oreille et semblent s’y réfracter aussi. Or, remarquez que ces différences sont dans la chose même dont il s’agit principalement ici ; savoir : dans la marche des rayons sonores et dans celle des rayons lumineux. Mais, si cette marche est différente, les organes que la nature y a appropriés, ne doivent pas moins différer des corps auxquels on les compare ; et toutes les conséquences que Bacon tire ici de leur prétendue analogie, fussent-elles vraies en elles-mêmes, n’en seroient pas moins fausses comme conséquences.