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pas mieux ceux où entrent de l’ail, de l’eau de rose, etc. De plus, si les personnes qui ont les narines bouchées par quelque cause accidentelle, un rhume, par exemple ; si ces personnes, dis-je, ayant dans la bouche, ou au palais, quelque substance fétide ou d’odeur agréable, viennent à se moucher avec force, dans l’instant même elles en sentent l’odeur. Exemples qui donneront et constitueront cette espèce ou partie du goût ; savoir : que le sens du goût n’est, en grande partie, qu’une sorte d’odorat intérieur, qui, passant, descendant des deux orifices intérieurs du nez, se répand de là dans la bouche et le palais. Au contraire, les saveurs salées, douces, âcres, acides, amères, etc. toutes ces saveurs-là, ceux qui sont totalement privés de l’odorat, ou en qui l’organe de ce sens est accidentellement obstrué, les perçoivent tout aussi-bien que les autres individus. D’où il suit évidemment que le sens du goût n’est qu’un composé d’un odorat intérieur, et d’une sorte de tact