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dirai plus : on observe le même phénomène dans les métaux, qui, étant fondus, sont liquides et coulans, mais plus tenaces, plus adhérens ; leurs gouttes se retirent aussi de bas en haut, mais elles demeurent aussi-tôt adhérentes. Enfin, on aperçoit quelque chose de semblable dans ces espèces de petits miroirs que font les enfans avec leur salive, et à l’aide de tuyaux de jonc ; miroirs où l’on voit aussi une pellicule d’eau qui a quelque consistance. C’est ce dont les enfans, dans leurs jeux, fournissent un exemple encore plus frappant, lorsqu’ayant pris de l’eau, rendue un peu visqueuse par le savon qu’ils y ont fait dissoudre, ils la soufflent à l’aide d’un chalumeau, et en forment une espèce de château de bulles, qui, par l’interposition de l’air, acquiert un certain degré de consistance, et un degré tel, qu’on peut, jusqu’à un certain point, l’agiter dans tous les sens et le projeter, sans rompre sa continuité. C’est ce qu’on voit encore mieux dans l’écume et dans la neige, qui acquièrent