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solides et des pores de la surface qui réfléchit cette espèce de lumière ; 2°. le mode de la lumière même, qui constitue le rouge, et qui est peut-être très composé ; 3°. la nature et les qualités du milieu que traverse cette lumière, en venant de l’objet coloré à mon œil ; 4°. enfin, la conformation de mon œil, la qualité et la quantité de ses humeurs, et, pour tout dire en un seul mot, sa constitution ; etc. etc. causes qui concourent toutes à cette sensation, et dont nous ne percevons que l’effet composé. Ainsi, il est probable que ces natures ou qualités simples dont parle ici Bacon, sont des qualités réellement composées, que nous ne pouvons analyser à l’aide des sens, et dont la seule raison peut découvrir les parties, par le moyen de l’analyse, qui est comme la loupe de l’entendement.

(b) Que cet effort, ce mouvement, etc. Dans ce passage, ainsi que dans une infinité d’autres, au perpétuel emploi des expressions figurées, quand il s’agit d’explications purement physiques, à cette manie de personnifier, (en leur donnant une sorte d’existence morale), non-seulement la nature, la matière et le mouvement, mais même de simples tendances ; on s’aperçoit que Bacon n’était pas extrêmement versé dans les mathématiques, dont le langage sévère, exact, précis et simple, l’eût bientôt dégoûté de ces figures si déplacées que