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mine, dégrade et stimule, comme s’il y avoit là des milliers de pointes d’aiguilles, Voilà pourquoi les eaux-fortes (les acides) lorsqu’elles ont beaucoup d’affinité avec les corps sur lesquels elles agissent, produisent, en vertu de leur nature corrosive et poignante, des effets fort semblables à ceux du feu[1].

  1. De cette analogie des effets de certains acides, avec ceux du feu, le chymiste Sage a conclu qu’à cette dénomination de feu on devoit substituer celle d’acide ignée ; et moi, j’en conclus qu’on doit dire aussi le feu vitriolique, le feu nitreux, le feu sulphureux, le feu acéteux, etc. et ma raison, pour faire cette importante innovation, c’est que si Pierre ressemble à Jacques, il s’ensuit, en dépit des quatorze règles d’Aristote, que Jacques ressemble à Pierre ; et qu’on peut, sans mériter l’injurieuse qualification d’inventeur ou d’original, leur donner le même nom. Voilà ce que le grand homme dont nous venons de parler, a parfaitement senti ; aussi la chymie, à la faveur de cette précieuse nomenclature, a-t-elle fait, depuis quelques années, de rapides, d’immenses progrès dans le dictionnaire ; et nous avons fait tant de chemin dans cette route si battue, que