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De plus, si leur action est de toute autre nature que celle de la lumière et de la chaleur, elle peut être très réelle et assez grande, sans être aperçue. La figure constante des constellations, laquelle semble prouver que toutes les étoiles demeurent constamment à peu près à la mème distance et dans la même situation les unes à l’égard des autres, doit avoir sa cause, et cette cause est probablement un certain équilibre dont la cause nous est inconnue. Or, si tous ces tourbillons sont en équilibre les uns à l’égard des autres, ils agissent donc les uns sur les autres ; et s’ils agissent les uns sur les autres, il y auroit, dans l’astrologie (non pas judiciaire, mais philosophique, et telle que Bacon l’entend), parmi une infinité de chimères, quelque peu de réalité. Car, si les étoiles agissent sur notre soleil qui agit sur nous, les étoiles agissent aussi sur nous. Ainsi, les grands hommes qui ont soupçonné cette influence, n’ont eu que deux torts : l’un, d’avoir vu plus loin que nous ; l’autre, d’avoir dit ce qu’ils voyoient. Tout homme qui aperçoit ce qui échappe aux autres hommes, est condamné à le voir seul, ou à passer pour visionnaire.

(h) Ce qui prouve que toute chaleur ; près de notre globe, est, en quelque sorte, contraire aux corps tangibles. Singulière conclusion ! Il sembleroit plutôt qu’il auroit dû tirer de ces faits, la con-