végétaux, qui seront à leur tour dévorés par d’autres animaux. Ces eaux que l’océan a perdues par l’évaporation, ou les absorptions, ou les suctions souterreines, lui sont rendues par les fleuves qui réparent leurs pertes, à l’aide de ces mêmes sources qui leur fournirent les premières eaux, et rendront encore à l’océan ces mêmes eaux qu’ils en empruntèrent par l’intermède du ciel ou de ces sources, et qui repasseront de nouveau dans leur lit, pour s’en écouler et y repasser encore, et ainsi de suite à l’infini. Tout fait le cercle. Si donc la nature, ayant brisé le moule d’un animal, reprenoit ses matériaux pour en former réellement des millions d’animalcules, comme elle semble le faire (si nous en croyons plus nos yeux que nos systémes), elle ne feroit là que ce qu’elle fait par-tout ailleurs ; elle ne feroit que se montrer fidèle à la plus générale de ses propres loix, et que se mettre parfaitement d’accord avec elle-même.
Voilà des raisons capables de balancer quelque peu les observations minutieuses et en petit nombre du grand Bonnet, en faveur des germes préexistans, ou les raisonnemens physico-théologiques qu’il a pu y joindre.
Que conclurons-nous donc de ces réflexions ? Que les matières putréfiées peuvent engendrer des animaux ? Non ; mais nous conclurons seulement que de véritables observations sur ce sujet man-