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Ils ont aussi oublié de se faire une certaine question, et par conséquent d’y répondre ; c’est celle-ci : les deux premiers individus de chacune des espèces qui aujourd’hui engendrent par voie d’accouplement, ont-ils eux-mêmes été engendrés ainsi ? Nous ne risquons rien de répondre que non, attendu qu’avant la formation du premier mâle et de la première femelle, il n’y avoit encore ni mâle ni femelles et à toute question semblable relativement au premier individu de chaque espèce hemaphrodite, on peut faire la même réponse. Mais si ces deux premiers individus n’ont point été engendrés par voie d’accouplement, ou ce premier individu hermaphrodite par la voie d’une fécondation quelconque, il existoit donc dans la nature, avant la formation du premier ou des deux premiers individus de chaque espèce, quelque autre moyen de génération que ceux qui nous sont connus. Or, les forces de la nature étant éternelles comme ce fonds sur lequel elles travaillent, si ce moyen a existé dans l’univers, il doit y exister encore. Reste à dire qu’il peut y être encore, mais n’y être plus à un degré suffisant pour opérer des générations spontanées et immédiates, et c’est ce qui seroit en effet, si ce moyen primitif, cette cause première (et physique) de toute génération n’étoit autre que la chaleur même du soleil. Notre globe s’est prodigieusement refroidi depuis quel-