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perte que fait de sa chaleur, la partie de notre corps, par exemple, la main qui touche ce corps inanimé, chaleur qu’elle lui communique, en la perdant. Or, la quantité de chaleur ainsi perdue et communiquée, et la sensation qui résulte de cette perte, sont, toutes choses égales, proportionnelles au nombre de parties que le corps touché présente au contact de la main. Mais un corps très dense contenant, sous un volume déterminé, une plus grande quantité de matière propre qu’un corps très rare, présente ainsi au corps qui le touche, un plus grand nombre de parties ; il doit donc dérober à la main plus de chaleur, et paroitre plus froid ; raisonnement qui est assez bien d’accord avec l’expérience.

(f) Car ni ces substances mêmes qui, étant putréfiées, se résolvent en animalcules, etc. Notre auteur paroit ici penser et affirme ailleurs très positivement, que la simple putréfaction suffit pour engendrer des animaux ; opinion fort accréditée chez les anciens, qui avoient eu apparemment leurs raisons pour l’adopter. Les physiciens modernes nient la possibilité d’une génération de cette espèce, comme s’ils connoissoient tout ce qui est possible en ce genre, et n’ignoroient aucune des ressources de la nature ; c’est chez eux une affaire d’habitude ; rien n’est si commun que les générations par voie de fécondation ; leur mémoire est