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parée ; mais ces bornes que la nature a plantées plus profondément, et qui jusqu’ici ont circonscrit la puissance de l’homme, on n’aura pas le pouvoir de les reculer. Mais s’il existe un mortel qui connoisse les formes, c’est cet homme seul qui peut se flatter d’embrasser les loix générales de la nature, et de la voir parfaitement une, même dans les matières les plus dissemblables. Aussi, à la faveur de cette connoissance, ce qui n’a jamais été exécuté, ce que ni les vicissitudes de la nature, ni les expériences les plus ingénieuses, ni le hazard même n’eussent jamais réalisé, et ce dont on n’eût jamais soupçonné la possibilité, il pourra et le découvrir et l’effectuer.

IV.

Quoique la route qui mène l’homme à la puissance, et celle qui le conduit à la science, soient très voisines, et presque la même ; cependant, vu l’habitude aussi invétérée que pernicieuse où il est de demeurer attaché à de pures abstrac-