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ment avoir lieu dans les attractions et les répulsions. Si, lorsqu’une planète tend à en attirer une autre, cette autre ne lui résistoit, en l’attirant elle-même et la tirant, pour ainsi dire, à elle, la première ne pourroit attirer la seconde, son action porteroit, pour ainsi dire, à faux ; car si rien ne résistoit à cette force attractive, sur quoi s’exerceroit-elle ? Il en est de même des répulsions.

Ainsi, nul corps ne peut agir sur un autre corps, si cet autre corps ne réagit contre lui ; nulle force ne peut exercer actuellement son action, si une autre force ne lui résiste aussi actuellement ; et, toutes choses égales, son action est proportionnelle à cette résistance.

Ce principe une fois posé, suffisamment éclairci et solidement établi, ne craignons plus de l’appliquer et d’abord à la question qui nous a obligés d’y remonter. L’on conçoit sans peine comment l’eau versée sur la chaux contractant tout-à-coup, par sa froideur, la matière expansive et élastique qui réside dans cette substance pierreuse, et qui s’y est accumulée durant la calcination, bande, pour ainsi dire, les ressorts de celle-ci, en leur fournissant un point d’appui ; et par cette résistance momentanée qu’elle leur oppose, fais qu’ensuite cette matière se débande avec plus de force : puis le froid de l’eau la contracte de nouveau ; elle réagit encore, est contractée une troisième fois, et