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Nous avons beau inventer des règles, elles ne nous dispensent jamais entièrement de tâtonner ; parce que les données que nous tirons de l’observation et de l’expérience, n’étant jamais aussi précises que le supposent ces règles ; nous ne pouvons y mettre une précision réelle qu’en resserrant peu à peu l’erreur entre deux limites, l’une du côté de l’excès, l’autre du côté du défaut ; limites que l’observation et l’expérience, combinées avec le raisonnement, nous mettent en état de rapprocher de plus en plus. Cette méthode mixte ; qu’on peut qualifier de tâtonnement savant, nous semble préférable à l’hypothétique précision des géomètres et à l’aveugle empyrisme du vulgaire.

(b) Durant certaines tempêtes, etc. l’écume de la mer paroît toute lumineuse, etc. Lorsque ce phénomène a lieu (et c’est ordinairement, à ce que croient les marins, par un vent de sud-est ou de nord-ouest), chaque vague qui se brise, paroît un petit foyer d’un feu pâle, et la mer semble un vaste champ tout semé de semblables feux ; l’écume que produit le vaisseau en fendant l’onde avec son taille-mer, et le long de laquelle il passe ensuite, lui forme une ceinture brillante ; la trace qu’il laisse derrière lui (ce qu’on appelle le sillage), est un long ruban de feu. Tous ces poissons (comme bonites, dorades, dauphins, etc), qui l’accompa-