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calculer de nouveau l’ascension droite ; qui, cette seconde fois étant plus exacte, donne aussi l’heure plus exactement que le premier calcul. À l’aide de cette heure, on calcule une troisième fois l’ascension droite ; et ainsi de suite.

De même, pour bien-choisir les faits qui mènent le plus directement à la forme, ou cause essentielle que l’on cherche, il faudrait connoitre déjà cette cause ; par la même raison que, pour découvrir aisément les routes qui abrègent un voyage, il faut l’avoir fait, parce qu’alors en considérant alternativement le point de départ et le point d’arrivée, on aperçoit aussi-tôt les détours inutiles. En rassemblant un grand nombre de faits relatifs à la nature donnée dont on cherche la forme, et sans les choisir avec beaucoup de soin, on applique à ces faits la méthode qui va être exposée, et l’on obtient ainsi un premier résultat, fort grossier et seulement provisoire. Mais ce résultat, tout grossier qu’il est, ne laissant pas de faire entrevoir la forme, cette forme entrevue fournit des indications pour mieux choisir d’autres faits. On applique ensuite la méthode à ces faits mieux choisis, et l’on obtient un second résultat, provisoire aussi, mais plus approchant de la vérité que le premier, et qui sert à obtenir un troisième résultat encore plus exact, comme le premier a servi à obtenir le second ; et ainsi de suite.