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de qui va être exposée, il faut y appliquer une observation qu’a souvent faite l’abbé de la Caille : les méthodes géométriques et rigoureuses, disoit-il, ne sont que des méthodes de parade ; dans la pratique ; on est presque toujours forcé d’en revenir aux fausses positions et aux méthodes d’approximation. Par exemple, ajouterois-je, supposons qu’après avoir observé la hauteur d’une étoile sur l’horizon, je veuille m’en servir pour déterminer avec exactitude l’heure de cette observation mème ; et pour régler ma montre ou ma pendule, il faut d’abord que je connoisse la position du soleil relativement à cette étoile, et rapportée à l’équateur, c’est-à-dire, son ascension droite, pour le jour, l’heure, la minute, etc. de l’observation. Or cette heure est précisément ce que je cherche ; il y a donc ici un cercle vicieux : voici comment on s’en tire. Comme on sait toujours l’heure à peu près, et qu’une erreur de ce genre, même considérable, fût-elle d’une heure ou deux, n’en occasionne qu’une fort petite dans l’ascension droite, cette ascension droite ainsi calculée n’en occasionne qu’une égale, et par conséquent aussi très légère dans le calcul de l’heure de l’observation. Ayant donc, par le moyen de cette ascension droite, déjà trouvé l’heure avec plus d’exactitude qu’on ne l’avoit déterminée par la simple estimation, on se sert de cette heure plus exacte pour