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cet air se contractera, il attirera l’eau du vaisseau inférieur, jusqu’à ce que cette eau, en remplissant une partie de la boule, l’ait réduit à un tel volume. Il faut, sur la longueur du tube, fixer un papier long et étroit, sur lequel on aura tracé un certain nombre de divisions à volonté. Cet appareil une fois mis en place, selon que la chaleur du jour croîtra ou décroîtra, vous verrez l’air se dilater ou se contracter ; ce qui sera indiqué par le mouvement alternatif de l’eau du tube, que la dilatation de l’air fera baisser, et que sa contraction fera monter. Or, la sensibilité de l’air, par rapport au chaud et au froid, est si fine et si exquise, qu’à cet égard elle surpasse infiniment celle du tact humain ; en sorte qu’un rayon solaire, ou la chaleur de l’haleine, ou mieux encore celle de la main appliquée à la partie supérieure du tube, fait sur-le-champ baisser l’eau d’une quantité sensible. Nous croyons cependant que l’esprit animal a un sentiment encore plus exquis, du